« Ma mission était d’accueillir « Jules » et sa famille avec sa différence ; tel qu’il était, sans jugement.
Cet accueil a été une expérience professionnelle très riche car, plus encore que pour les autres enfants, il m’a fallu réajuster mes gestes, ma communication… pour être en mesure de l’accompagner avec sa spécificité et pour répondre à ses besoins. « Jules » présentait une maladie évolutive et il fallait se réadapter sans cesse.
Il était suivi par une équipe médicale de Paul Dotin. L’orthophoniste et la kinésithérapeute s’étaient déplacées à mon domicile (qui est également mon lieu de travail) pour me montrer comment l’asseoir pour le repas (il pouvait faire des fausses routes), comment le manipuler pendant la journée, pour la sieste, pour le jeu, etc. Tous ces gestes ne sont pas évidents à mettre en œuvre quand on est seule avec trois enfant en bas âge.
Je lui avais organisé un espace de jeux, au sein de la maison, dans lequel il pouvait vivre à son rythme et à sa manière, et choisir lui-même les jouets qui lui plaisaient. Je me souviens qu’il avait une préférence pour une voiture jaune !
Cet échange m’a enrichie sur le plan humain. J’ai était aidée par la directrice de la crèche qui m’a soutenue moralement. Au bout d’un an, et après concertation avec les parents et la directrice, j’ai pu passer le relais à l’institution qui a pérennisé les soins à temps complet. Pour être honnête, je souffrais de mal de dos (cet enfant avait plus de trois ans à la fin de l’accueil), et je n’aurai pas pu continuer seule du fait du caractère physique que son accompagnement représentait. »
Mme R., assistante maternelle en crèche familiale,
a accueilli un petit garçon âgé de 2 ans et demi,
qui présentait un retard psychomoteur et cognitif global,
sans diagnostic médical…
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