Dans le cadre d’un partenariat hôpital de jour / crèche autour de jeunes enfants présentant des troubles du spectre autistique (Lire l’éclairage « Projet de soin, projet de vie »)
LIEUX D’ACCUEIL ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES
Extrait de la Revue Enfant N°93 – EMPAN – Par le Dr Laurence CARPENTIER
Communication :
– se mettre à la portée de l’enfant, s’accroupir, attirer son attention (par exemple : le toucher s’il le supporte).
– Même si l’enfant ne semble pas présenter de retard, il y a toujours un déficit de compréhension, une absence d’accès à l’implicite. S’aider éventuellement de supports visuels.
– Nécessité de phrases courtes simplifiées. Évitez les phrases complexes, les consignes multiples, l’implicite. L’enfant n’a pas accès à l’humour, il prend les dires au premier degré, évitez les phrases métaphoriques (par exemple, « je vais te manger », etc.).
– Évitez les questions qui obligent l’enfant à communiquer, préférez les énoncés déclaratifs.
– Utilisez une voix modulée, les enfants coupent lorsque la voix est trop forte.
– Ne pas chercher le regard si l’enfant est dans l’évitement, l’utilisation de plusieurs canaux sensoriels peut être compliqué.
– si l’enfant est dans un environnement trop stimulant du point de vue sensoriel, l’amener dans un lieu calme.
Aide à l’anticipation :
– Ces enfants ont de grandes difficultés à anticiper ce qui leur arrive, cela peut générer des crises d’angoisse prises à tort pour une intolérance à la frustration (par exemple, crise survenant lorsqu’on arrête une activité).
– Pour aider ces enfants, le cadre, les repères fiables et constants, les supports visuels, les rituels sont essentiels.
– L’anticipation des changements doit être préparée (par exemple, photo de la personne qui vient le chercher, lui montrer son manteau tout en lui disant que l’on va sortir quelques instants avant, etc.). – Les moments non structurés, comme celui de fin d’après-midi où les parents se succèdent pour venir chercher leur enfant, sont à éviter.
Interactions :
– Les interactions sont facilitées dans les situations investies par l’enfant qu’il convient de privilégier. – Pour les enfants les plus loin, l’interaction est facilitée dans des contextes pauvres en stimulations sensorielles. L’imitation inversée (nécessité d’avoir des paires de jeux) facilite la relation.
– Dans les activités où l’attention est requise, ces enfants, ayant encore une construction psychocorporelle fragile, nécessitent de les « caler » dans des coques, des sièges où l’appui-dos est assuré.
Particularités sensorielles :
– Les particularités sensorielles sont à repérer pour éviter de mettre l’enfant dans le mal-être.
– Ces enfants ont souvent une sensorialité exacerbée, les moments d’agitation, de bruits excessifs sont à éviter.
– L’idéal est de prévoir un coin calme de retrait sensoriel où l’enfant peut s’apaiser, où il peut être amené lorsque la crèche ou lui-même déborde.
– repas : repérer avec la famille les comportements particuliers, les respecter (absence de morceaux, intolérance aux mélanges, prédilection pour certaines couleurs et alimentation sélective).
Manifestations comportementales :
– elles ont toujours un sens même si on n’arrive pas à les décoder
– repérer avec la famille et l’équipe de soin comment l’enfant se calme (retrait sensoriel, recherche de dur, enveloppe sonore).
– Dernier point : les angoisses de défécation fréquentes : mettre des mots quand on voit que l’enfant retient ou lâche et qu’il est mal, masser son ventre.
Hôpital de jour des Bourdettes, Pôle guidance infantile-arseaa