Alice est comme toutes les autres petites filles : elle s’amuse d’un rien, et peut aussi se fâcher pour pas grand-chose. Elle a des rires qui éclairent le monde et des colères qui pourraient bien « casser LA TERRE ENTIERE quand elle est énervée. » On la devine solitaire, obligée de jouer avec ses pieds, l’herbe qui la chatouille et aussi ses mains, expertes dans le domaine des caresses. En fait Alice ne peut pas marcher, elle est dans un fauteuil roulant. Elle ne peut pas courir ni danser, mais par contre elle peut imaginer. Elle a des rêves plein la tête. Au fil des pages, on comprend un peu mieux le personnage et ses souffrances. Un univers douloureux que l’on approche avec somme toute grand plaisir, tant le texte comme les illustrations jouent avec la réalité. Elles sont fantaisistes, aucunement dramatiques. A certains moments, on se croirait presque dans l’univers d’ « Alice au pays des merveilles ». Lapin, cartes à jouer…des détails qui sont des clins d’œil au livre de Lewis Carroll. Un bel album qui évoque le handicap avec délicatesse, et qui ne se limite pas à ce thème. Il est question de la vie et de poésie.
Polyhandicap